C’est dans la cuisine de sa mère que tout a débuté. Plusieurs décennies plus tard, la passion de Jérôme Rebetez pour la bière s’est transformée en une brasserie d’un genre particulier. On y produit des breuvages que l’on peut consommer sur place, mais on y organise aussi des événements festifs, connus bien au-delà de Saignelégier.
Jérôme Rebetez est en quelque sorte un explorateur du goût. Dès son adolescence, il a développé cette attirance pour le mélange des saveurs. Selon ses dires, comme il était trop fainéant pour se lancer dans la cuisine, il s’est tourné vers le brassage de la bière, après avoir découvert un bouquin sur le sujet. Cette passion a connu un second élan, en 1997, lorsqu’il a remporté 50’000 francs, dans le cadre d’un concours durant lequel il a présenté son projet de brasserie. Suite à ce succès, il fondera la brasserie des Franches-Montagnes (BFM) et assurera seul, dans un premier temps, la production, la mise en bouteille et la distribution.
Quelque vingt ans plus tard, la quantité et la qualité des bières proposées par BFM n’ont plus grand-chose à voir avec les premiers breuvages. «Au début, je brassais ma bière dans un chaudron qui avait servi à fabriquer du fromage», s’en amuse Jérôme Rebetez. «Il est clair que depuis lors, la qualité de nos produits est bien meilleure et le processus de fabrication est beaucoup mieux maîtrisé.» Actuellement, la BFM produit près d’une vingtaine de bières qui se caractérisent souvent par une petite touche d’originalité, par la maîtrise de l’amertume et par leur longueur en bouche. Parmi cet assortiment, on trouve notamment des bières acidulées, une bière assemblée avec du cidre ou encore des spécialités qui ont été élevées dans des fûts de chêne. Au total, c’est environ un demi-million de litres qui est produit chaque année, dont environ 15% sont exportés dans une quinzaine de pays répartis sur les différents continents.
La BFM est aussi un lieu de détente et d’échanges qui permet de brasser les générations, ainsi que des personnes provenant de milieux très divers. «Environ 25 fois par an, nous organisons des animations gratuites,» indique Dan, le «fun manager». «Nous proposons des concerts de divers styles, un festival de bières acides, une nuit du jeu et même une soirée littéraire. Le but est de mettre à disposition un lieu où les gens ont la possibilité de goûter nos bières tout en s’amusant.» Avec la mise en exploitation de la nouvelle unité de production, début 2019, BFM disposera de plus d’espace pour ses animations. Cette nouvelle infrastructure permettra également d’augmenter progressivement la production, tout en facilitant la fabrication de diverses spécialités.
Membre du jury Jean-François Roth
